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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Tathâgata) opéra de grands prodiges et terrassa les hérétiques (les brâhmanes).

Dans la suite des temps, le Pou-sa Long-meng (Nâgârdjouna bôdhisattva) s’établit dans ce couvent.

À cette époque, le roi, qui s’appelait So-to-p’o-ho (Sadvâha), était rempli d’estime et de respect pour Long-meng (Nâgârdjouna), et lui fournissait généreusement tout ce dont il avait besoin.

Dans le même temps, Ti-po-pou-sa [Déva bôdhisattva), qui arrivait du royaume de Tchi-sse-lseu {Sinhala)^ vint le trouver pour discuter avec lui sur les points difficiles de la doctrine. Arrivé sur le seuil du couvent, il pria le gardien de la porte de l’annoncer.

Long-meng [Ndgdrdjouna)^ qui le connaissait depuis longtemps, rcmpht aussitôt un vase d’eau, et ordonna à un de ses disciples de sortir en le tenant à la main et de le lui montrer.

Ti-po (Dêva), ayant vu l’eau, y jeta une aiguille sans proférer une seule parole.

Le disciple revint avec le vase. Ce que voyant Long-meng [Ndgdrdjouna), il fut ravi de joie, et s’écria avec l’accent de l’admiration : « L’eau pure qui remplit le vase est l’image de ma vertu. Ce sage, en venant ici, a jeté une aiguille qui a pénétré jusqu’au fond ; avec un tel homme, je puis raisonner sur les points les plus profonds et les plus mystérieux, pour le charger ensuite (le transmettre aux autres le flambeau (littéralement, la lampe) de la doctrine. « Aussitôt il ordonna de l’introHuirp et le fit asseoir auprès de lui. Alors ils parlèrent