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LIVRE QUATRIÈME.

tour à tour et s’entretinrent avec bonheur. « Je suis accablé par l’âge, lui dit à la fin Long-meng (Nâgârdjouna) ; le brillant Soleil de l’intelligence réside-t-il en vous ? »

Ti’po (Dêva) se leva, baisa respectueusement les pieds de Long-meng (Nâgârdjouna), et lui dit : « Quoique je n’aie qu’un esprit borné, j’oserai me conformer à vos instructions bienveillantes. »

Dans ce royaume, il y avait un Po-lo-men (brahmane) qui excellait dans l’explication du In-ming[1]. Le Maître de la loi alla le trouver et resta près de lui pendant un mois. Chaque jour, il lisait sous sa direction le Traité Tsi-liang-lun (Santchitamâna çâstra ?).

De là, prenant la direction du sud, il entra dans une grande forêt, fit neuf cents li au sud-est et arriva au royaume de ’An-ta-lo (Andra)[2].

À côté de la capitale, il y a un grand couvent d’une construction imposante qui est orné de riches sculptures. Devant la façade, s’élève un Stoûpa, haut de plusieurs centaines de pieds, qui fut construit par les soins du vénérable ’O-tche-lo (Atchâra).

À environ vingt li au sud-ouest du couvent du vénérable Atchâra, il y a une montagne isolée sur laquelle on a construit un Stoûpa en pierre. Ce fut en cet endroit que Tchin-na-pou-sa (Djina bôdhisattva)

  1. J’ignore s’il s’agit du In-ming-lun (Hêtouvidyâ çâstra) ou du Inming-tching-li-men-lan (Niyâya dvâra târaka çâstra).
  2. Inde méridionale. Le Si-yu-ki (liv. X, fol. 16) donne une leçon un peu différente : De là, au milieu d’une grande forêt, il fit neuf cents li au sud, et arriva au royaume de 'An-ta-lo.