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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

De là il retourna sur la montagne de la Forêt des Bâtons (Yachtivana fjiri), auprès d’un Kiu-sse (Oupâsaka), un fidèle qu’on appelait Ching-kian-lun-sse (Djayasêna) « le maître des Çâstras, » qui était originaire du royaume de Sou-la-fo (Sourâchtra). Il était de la race des Tsa-ti-li (Kchattriyas). Dans sa jeunesse il avait montré du goût pour l’étude ; il avait commencé par se mettre sous la direction du maître des Çâstras, Hien-’aî (Bhodraroatcln), et avait étudié près de lui le In-ming-lun (Hêtouvidyâ çâstra). Ce n’est pas tout, sous ’An-’hoeï-pou-sa (Sthitamati bôdhisattva ?), il avait étudié le Ching-ming (Çabdavidyâ castra) et les divers Traités (Çastras) du Grand et du petit Véhicule. En outre, il avait étudié sous le maître de la loi, Kiaï-hien (Çilabhadra), le Yu-kia-lun (Yôgaçâstra). Pour ce qui regarde les Livres du dehors (c’est-à-dire les livres profanes), les quatre Weî-fo (Védas), les ouvrages d’astronomie et de géographie, les livres de recettes médicales (Tchikitâs vidyâ), les Traités des sciences occultes (Kriyâvidyâ) et de l’arithmétique (Sâm̃khyâna), il n’y en avait aucun qu’il n’eût lu et approfondi. Il avait remonté à la source de ces ouvrages et les avait suivis jusque dans leurs derniers développements. Il embrassait toute la doctrine ésotérique et exotérique, et sa vertu éminente lui attirait les respects de tous ses contemporains.

Le roi de Mo-kie-t’o, (Magadha) Mouan-tcheou (Poûrnavarma) était rempli de respect pour les sages et d’estime pour les lettrés. Ayant été informé de la réputation du maître des Çastras, il en fut ravi de joie. Il lui