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pas de même des mots indiens dont nous ne connaissons que la traduction chinoise et que néanmoins nous sommes dans la nécessité de donner en sanskrit. Là, nous rencontrons des difficultés pour la solution desquelles la connaissance même la plus profonde de la langue indienne se trouverait impuissante. Les interprètes ont deux manières de traduire ; les uns donnent le sens direct et littéral quand, par exemple, ils rendent l’épithète adôcha « exempt de fautes » par Wou-kouo 無過 qui a absolument le même sens en chinois. On pourrait donc remonter avec certitude de cette expression chinoise à l’expression indienne correspondante, si la langue sanskrite ne possédait une douzaine d’épithètes qui expriment la même idée[1]. De là, des doutes et des incertitudes qui mettraient en défaut la sagacité la plus pénétrante et la science la plus consommée.

D’autres interprètes (et le cas est plus grave encore) se contentent de donner un sens général, quand, par exemple, ils rendent Padmôttara « le plus excellent des lotus » par doué d’un corps très-merveilleux[2] ; Soûryaraçmi « brillant comme le so-

  1. Voir l’épithète faultless (exempt de fautes) dans le Dict. anglais-sanskrit de Monier Williams, in-4o, Londres, 1851.
  2. 殊妙身佛。 nom du sept cent vingt-neuvième Bouddha du Bhadra kalpa.