Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/52

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moi de la relation de Hiouen-thsang, avaient eu l’intention non-seulement d’en traduire et publier les fragments épars qui existent à Paris dans le Pien-i-tien ou « Mémoires sur les peuples étrangers[1] » (l’on a vu plus haut quels obstacles ils auraient rencontrés), mais encore d’en déduire des considérations géographiques et de tracer pas à pas l’itinéraire du voyageur. Là encore, ils auraient été exposés aux plus graves erreurs. En effet, parmi les cent trente-huit royaumes[2] qu’il a décrits dans son Si-yu-ki (Mémoires sur les contrées occiden-

    sa- qui auraient pu croire, en voyant un grand nombre de signes de doute (?), que l’ouvrage était rempli de mots altérés ou incertains.

    Je me suis imposé la même loi lorsqu’il s’agissait de noms de lieux inconnus dans la géographie, surtout de ceux de la Transoxane et du Tokharestan, dont les éléments n’étaient pas indiens. Là, j’ai donné aux caractères chinois les sons que me fournissait mon alphabet, et, comme le doute était mieux fondé encore que dans les deux cas ci- dessus, je n’ai pu éviter d’avertir le lecteur par le même signe pour éveiller son attention et amener peut-être la rectification de la lecture que j’ai proposée.

  1. Klaproth, dans le petit Mémoire allemand cité plus haut, page ix, note 1, et où il a tracé fort inexactement l’itinéraire de notre voyageur (voy. pag. xxxix, ligne 9), dit : « qu’à l’aide des secours qu’il vient d’énumérer, il commencera l’année prochaine (1835) une traduction de la Relation de Hiouen-thsang. »
  2. On lit dans l’Encyclopédie Yu-haï (liv. XVI, fol. 5) : Hiouen-thsang visita cent trente-huit royaumes du Si-yu et décrivit les montagnes, les rivières, les villages, les mœurs et les antiquités. On ajoute, en note, l’opinion d’un auteur chinois qui affirme que le voyageur ne visita que cent dix royaumes ou pays, et qu’il n’acquit la connaissance des autres que par les livres ou la tradition. (Voy. p. xxxviii, n. 1.)