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les relations des religieux ou des commissaires officiels qui ont visité l’Inde, que dans les livres chinois qui contiennent les bibliographies des Samanéens ou traitent des croyances et des doctrines indiennes. Aussi n’ai-je pas eu d’autre peine à prendre que de consulter mon propre travail pour trouver et offrir aux lecteurs la plupart des titres originaux[1].

Les deux orientalistes qui se sont occupés avant

  1. J’ai donné la liste alphabétique de ces titres chinois-sanskrits dans le Journal asiatique (novembre-décembre, 1849, tom. XIV), en offrant un spécimen des sons barbares sur lesquels j’avais à opérer pour restituer la lecture et l’orthographe des mots indiens. Contre mon attente, l’alphabet harmonique, que j’avais péniblement construit, ne me fut presque d’aucun secours, et il me fallut en composer peu à peu un autre à l’aide des signes que je parvenais à identifier avec les lettres indiennes, au fur et à mesure que j’avançais dans le déchiffrement des titres indiens.

    J’ai besoin de dire ici ce qu’il faut penser des titres d’ouvrages indiens qui sont suivis d’un signe de doute (?) dans le présent ouvrage. Ce sont ceux que j’ai composés moi-même avec des éléments déjà employés, et que je n’ai point osé présenter comme existant réellement, quoique souvent leur transcription ou leur restitution me fut bien démontrée. Par exemple, dans Che-li-fo-a-pi-t’an-lan, je savais parfaitement que les trois premières syllabes répondaient à Çâripouttra, a-pi-t’an à Abhidharma et lun à Çâstra, et j’aurais pu écrire sans scrupule Çâripouttrâbhidharmaçâstra ou le Traité de Çâripouttra sur la métaphysique.

    J’ai suivi la même méthode pour les noms propres d’hommes, de lieux, etc. Dans Youeï-kouang 月光 « celui qui a l’éclat de la lune », on peut être sûr que le premier mot répond à tchandra et le second à prabhâ ; j’ai cru cependant devoir montrer une égale réserve en écrivant Tchandraprabha (?).

    Ces explications étaient tout à fait nécessaires pour rassurer les sa-