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geur a visités en personne. Mais le mot tchi « venir, arriver » s’applique aux pays qu’il n’a connus que par les chroniques ou la tradition orale[1]. »

Je vais citer deux exemples décisifs de ces deux cas. On sait que Hiouen-thsang n’est pas allé dans l’île de Siñhala (Ceylan). C’est pourquoi (Si-yu-ki, liv. XI, fol. 10), en parlant d’un pays fabuleux situé au midi de ce royaume, il s’exprime ainsi : « Après avoir fait plusieurs milliers de li en voguant au sud de ce royaume, on arrive ( tchi) à l’île de Na-lo-ki-lo (Nârakîra ou des hommes à bec de perroquet). » Lorsque, au contraire, il veut parler du Kôñkan où il est allé lui-même, il dit : « Étant parti du nord de Ta-lo-pi-tch’a (Drâviḍa), je suis entré dans des forêts et des plaines sauvages ; j’ai traversé une cité isolée et j’ai passé par une petite ville. Les routes sont remplies de brigands qui s’associent en troupes pour piller les voyageurs. Après avoir fait environ deux mille li (deux cents lieues), je suis arrivé au royaume de Kong-kien-na-pou-lo (Kôñkaṇapoura). »

M. Klaproth reconnaît[2] qu’il a eu le bonheur de retrouver l’itinéraire de Hiouen-thsang, de même

  1. J’ai donné dans l’Appendice, page 463, le catalogue de ces cent trente-huit royaumes, et j’ai distingué par des petites capitales ceux que le voyageur n’a pas visités.
  2. Dans le mémoire cité page ix, noie 1.