Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/134

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L’esprit d’un lac voisin interrogea l’esprit de l’arbre et lui dit : « Vous pouvez bien porter de grands oiseaux tels que les aigles et les vautours, comment se fait-il que le poids d’un petit oiseau soit au-dessus de vos forces ?

— Cet oiseau, répondit l’esprit de l’arbre, vient de quitter l’arbre Nyagrôdha (figuier de l’Inde), qui est mon mortel ennemi[1]. Après avoir mangé les fruits de cet arbre, il vient se percher sur moi. Il ne manquera pas d’en laisser tomber des graines à terre avec sa fiente. L’arbre que j’abhorre repoussera à mes côtés et me

  1. On a dit de cet arbre : Quot rami, tot arbores. Sa végétation est si vigoureuse et si rapide qu’il étouffe bientôt tous les faibles arbustes qui l’entourent. C’est ce fait qui explique ici l’inimitié du Cotonnier.