Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/144

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roi, ayant aperçu de loin un éléphant femelle, se sentit brûler par les feux de l’amour, poussa de sourds mugissements, et s’enfuit furieux avec la rapidité des nuages qu’emporte le vent ; dans sa course impétueuse, il n’évitait plus les chemins rudes et scabreux. En ce moment, le cornac eut beau le frapper avec son croc, il ne put l’arrêter. Le roi Raçmi fut saisi d’épouvante. « Sire, lui dit le cornac, saisissez une branche d’arbre ; il n’y a pas d’autre moyen de salut. » Le roi suivit ce conseil et s’accrocha à une branche d’arbre. L’éléphant continua sa course et se mit à la poursuite de l’éléphant femelle. Le roi éprouva une vive colère et parla ainsi au cornac : « Vous m’aviez dit d’avance que cet éléphant était doux et bien dressé, et que je pouvais le monter. Pourquoi m’avez-vous