Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/62

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je viens me réfugier auprès de vous pour échapper à leur rage. »

Le hibou s’apitoya sur son sort et voulut le nourrir avec bonté, mais tous ses compagnons s’écrièrent : « C’est un ennemi mortel que nous ne devons même pas approcher. Pourquoi le nourrir, et accroître à nos dépens sa haine et son hostilité ?

— Aujourd’hui, reprit le hibou, comme il est accablé de misère et de douleur, il vient nous demander un asile. Il est seul et abandonné, quel mal pourrait-il nous faire ? »

Ils consentirent aussitôt à le nourrir, et lui apportaient constamment les restes de leurs proies. Mais, après un certain nombre de jours et de mois, son duvet revint, et ses ailes se garnirent de plumes comme