Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/66

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et un cerf. Ces quatre animaux sortaient le jour pour chercher leur nourriture, et rentraient le soir au gîte. Pendant une certaine nuit, ils s’interrogèrent l’un l’autre et se demandèrent quelle était, dans ce monde, la plus grande cause de souffrance. « C’est la faim et la soif, dit le corbeau. Lorsqu’on est tourmenté par la faim et la soif, le corps maigrit, les yeux s’éteignent, l’esprit est agité, on se jette aveuglément dans les filets et l’on ne s’inquiète pas des armes les plus meurtrières. Notre mort prématurée n’a jamais d’autre cause. C’est pourquoi je dis que la faim et la soif sont la plus grande cause de souffrance.

— Je pense, dit la colombe, que l’amour est la plus grande cause de souffrance. Quand l’amour nous enflamme, aucune