Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 2.djvu/202

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Jadis, il m’en souvient, j’aimais à chercher le frais ; | j’aimais à me promener autour de l’étang, à m’asseoir au pied des arbres qui le couronnent. | Maintenant le vent du nord me perce de ses flèches aiguës ; | maintenant les angoisses de ma famille m’abreuvent de mille douleurs.

Les grains que l’on distille sont déjà moissonnés ; | déjà je sens l’odeur spiritueuse qui s’exhale de la cuve. | Le vin n’a pas encore acquis sa saveur enivrante, | mais il peut adoucir l’amertume de mon cœur.

Les coqs en émoi remplissent l’air de leurs cris ; | à l’approche de mes hôtes, ils redoublent leurs bruyants ébats. | Chassés