Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 2.djvu/76

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scorpions. Je vous couperai la queue afin que vous sentiez l’amertume de la douleur. »

Le mulet lui repartit par ces gâthas :

« J’ai hérité de mes ancêtres, comme tous ceux de ma race, de ce caractère obstiné et récalcitrant ; c’est pourquoi aujourd’hui, pour avoir obéi à mes habitudes, je me vois à la veille de mourir ; mais, quand je devrais perdre la vie, je n’y renoncerais pas. »

Le maître des fèves, voyant que cette nature vicieuse ne pouvait être vaincue par de rudes paroles, s’avisa de lui adresser des compliments dans les gâthas qui suivent :

« Votre voix est douce et harmonieuse, et votre figure est blanche comme la nacre et la neige. Je veux vous chercher une