Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/85

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comme la flamme d’une lampe exposée au souffle du vent. Peut-on prendre un tel parti sans en prévoir les conséquences ? Pour cinq ans, dix ans peut-être qu’il lui reste encore à être au monde, croit-il faire une chose bien louable, bien morale surtout, en épousant cette jeune personne, fraîche et brillante comme une branche chargée de fleurs, et qui, pour prix d’un tendre attachement, ne recevra que des caresses froides et impuissantes ? En second lieu, voit-on beaucoup d’octogénaires prendre des compagnes de dix-huit ans ? Bientôt, la décrépitude du mari le rendra insupportable à sa jeune épouse. Déçue dans son ardeur légitime, elle s’abandonnera à tous les travers du vice, et sa honte, son déshonneur, rejailliront sur notre famille. Enfin ce mariage ne