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2. Genre.

Le genre des substantifs wallons est en général le même que celui des substantifs français.

Mais celle règle a ses exceptions ; on en trouvera ci-dessous un certain nombre[1].

Avant tout, il est intéressant de se demander d’où viennent ces différences de genre en wallon et en français.

L’étymologie semble d’abord avoir joué un certain rôle dans le phénomène. Les influences linguistiques qui ont déterminé le genre des substantifs wallons et français n’ont pas été les mêmes et c’est encore une preuve, s’il en était besoin, que le wallon et le français sont deux langues bien distinctes, quoique issues en grande partie d’une souche commune.

En second lieu et surtout, la consonnance terminale des substantifs a dû considérablement influer sur leur genre.

Ensuite vient la confusion créée par l’identité de forme au masculin et au féminin de l’article défini li et même de l’article indéfini ine, qui s’emploie devant tous les substantifs féminins et devant les substantifs masculins commençant par une voyelle.

L’influence française plus récente aidant, cette identité a dû brouiller la notion du genre de certains mots dans l’esprit des Wallons.

Parmi ces mots se trouvent ârmâ, armoire ; age, âge ; botique, boutique ; air, air ; lèçon, leçon ; lègume, légume ; orège, orage ; récoulisse, réglisse, etc., que cerlains auteurs font masculins, d’autres féminins.

Mais dans la comparaison du genre des substantifs français et wallons, il faut, bien entendu, considérer des mots ayant

  1. M. Isidore Dory, professeur honoraire à l’Athénée, en a recueilli plus de 200 ; il a eu l’obligeance d’en communiquer quelques-unes à l’auteur de ce mémoire.