Page:Julien Delaite - Essai de grammaire wallonne - Le verbe wallon, 1892 (partie 1) et 1895 (partie 2).djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 40 —

M’, t’, s’. L’élision de l’i se fait devant une consonne lorsque l’adjectif est immédiatement précédé d’un son voyelle, et quelquefois devant une consonne lorsque l’adjectif commence la phrase ; mais l’élision ne se fait jamais devant une voyelle.

Ex. : C’est m’ papa. C’est mon (papa) père. S’ papa ou si papa a v’nou. Son père est venu (hier).

On ne dira pas m’ èfant, mon enfant. On doit considérer comme corruptions les cas, très rares d’ailleurs, où l’i semi-voyelle est supprimé.

Ex. : C’est m’ affaire. C’est mon affaire. J’a m’îdèye. J’ai mon idée.

Mon, ma ne s’emploient que dans des locutions toutes faites.

Ex. : Mon Diu ! Mon Dieu ! Ma frique ! Ma foi !

Remarque. — Le wallon a formé ses noms de parenté en accolant le pronom au substantif et en disant monfré, frère ; masœûr, sœur (à côté de fré et soûr), mononke, oncle ; matante, tante. Il dira donc mi mononke, mon oncle, mi matante, ma tante, mi masseûr, ma sœur, etc.

On remarquera que dans la composition de ces sortes de noms, c’est la forme française de l’adjectif possessif qui a prévalu (mon, ma). Observons aussi que le mot tante lui-même est déjà formé, d’après Littré, de la contraction de ta ante, et cet auteur fait remarquer que le wallon possède le mot simple antin, signifiant grand’tante ; de sorte que dans mi matante, il y a trois adjectifs possessifs qui se suivent.

Mes, tes, ses. l’s finale se prononce douce devant une voyelle et h non aspirée.

Ex. : Mes ustèyes. Mes outils.

pluriel.

Nosse et vosse s’emploient devant les substantifs commençant par une consonne.

Ex : Nosse mohonne. Notre maison. Vosse pays. Votre pays.