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CHAPITRE III.

Quatrième conjugaison wallonne.
Répartition des verbes forts.


Parmi les verbes forts, pris surtout dans l’ancienne langue, où ils sont plus nombreux, quatre sont passés dans la première conjugaison. Ce sont :

Fer (facere), affligî (affligere), mouwer (movere) et viquer (vivere, anc. franç., vesqui et vescu au parfait ; franç. moderne vécus).

Sont passés dans la seconde conjugaison directement du latin, et en suivent toutes les règles :

Jonde (jungere), mètte (mittere), ponde (pingere), plainde (plangere), prinde (prendere), rèsponde (respondere), distinde (exstinguere), strinde (stringere), crainde (tremere), crèhe (crescere), kinohe (cognoscere), parètte (parere), ripahe (pascere) et toide (torquere).

Déjà, d’ailleurs, en français moderne, sept de ces verbes étaient devenus faibles ; ce sont :

Joindre, peindre, plaindre, répondre, éteindre, étreindre et craindre.

D’autres verbes des secondes et troisièmes conjugaisons latines étaient forts dans l’ancienne langue ; ils sont devenus faibles en wallon. Mais au lieu de perdre l’r à l’infinitif, comme les autres verbes wallons provenant de ces conjugaisons latines, ils sont caractérisés par le fait de la persistance de cet r à l’infinitif ; chez eux, c’est la consonne finale du radical verbal qui est tombée. Je reparlerai de ces verbes un peu plus loin. Ce sont :