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Pour les quelques autres verbes anomaux proprement dits, cf. le pluriel de ces verbes au présent de l’indicatif. Ex. : divant, polant, savant, etc.

B) Participe passé.

Les participes passés latins en atus et itus sont passés en wallon et ont donné é (ĕ́), féminin êy (ḕy) et i (ĭ), féminin èye (ĕ̀y) ; etus n’est pas plus passé en wallon qu’en français ; uitus, par contraction utus l’a remplacé de bonne heure et a donné le français u, ue et le wallon ou (ꭒ̆), féminin owe (ŏ̀w).

Cette dernière forme, par suite sans doute de sa consonnance plus caractéristique, s’est infiltrée dans la troisième conjugaison wallonne où l’on aurait crû trouver i (ĭ), (itus). C’est ainsi que le wallon a doirmou (dormi) et sintou (senti), alors qu’en français l’i étymologique s’est conservé. En français, on a aussi des exemples fréquents de l’u. Exemple : courir = couru, anc. franç. quérir = queru (qwèrou, en wallon).

Il ne reste plus, en wallon, que la flexion mixte de la troisième conjugaison, avec sa particule inchoative intercalaire ih, qui conserve encore l’i (ĭ) au participe passé. Il me paraît évident que c’est la particule inchoative elle-même qui a décidé du sort de cet i. Ex. : fini, bati, etc.

Les formes du participe passé sont donc :

Première conjugaison.
Masc. tꞓãtĕ́, măn̮ī, ătꞓtḗ.
Fém. tꞓãtḕy, măn̮ĕ̀y (ou ḕy), ătꞓtḕy.
Deuxième conjugaison.
Masc. vĩdꭒ̆, bătꭒ̆.
Fém. vĩdŏ̀w, bătŏ̀w.