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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/116

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LA CIVILITÉ DES PETITES FILLES.

— À quel propos ?

— Sans propos ; il m’a dit qu’il était content de moi, et m’a donné un beau louis en or de plus.

Se tournant vers sa mère, il ajoute :

— J’ai pensé tout de suite qu’un chaud manteau ferait bien l’affaire de notre Jeannette ; qu’en dites-vous, maman ?

— Cher enfant ! murmure la mère attendrie.

On cause, et, après quelques instants :

— Mes amis, dit Mme Ménart, je vous laisse ; je suis sans inquiétude pour la mignonne. Quant à vous, vous avez l’aisance, le calme, le contentement et par-dessus tout vous vous aimez, vous vous dévouez les uns pour les autres : c’est le bonheur ! Si noire société comptait beaucoup de familles comme la vôtre, ce serait le paradis…

Elle prend congé, reconduite par tous, car chacun veut la remercier encore de sa visite, la saluer une dernière fois.

— Mon Dieu ! pense-t-elle, en repassant devant la porte de la famille Duval, les moralistes ont bien raison de regarder la civilité comme le moyen par excellence d’adoucir les mœurs et de faciliter les relations sociales. Plus que jamais, j’exigerai de mes élèves l’observation exacte des règles de la bienséance.

Et en effet, mes chères enfants, la vie est si difficile, si épineuse, qu’il faut tâcher de la rendre plus agréable par nos bons rapports les uns avec les autres ; et, il faut l’avouer, la politesse ou savoir-vivre est peut-être le moyen le plus efficace pour y réussir.

Mettez donc en pratique, mes petites amies, les leçons contenues dans cet ouvrage, et, n’en doutez pas, elles auront sur voire vie entière la plus heureuse influence.


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