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COMPARAISON DE DEUX FAMILLES VOISINES.


sous les pieds. Dans cet intérieur, où règne un certain confortable, où tout plaît aux regards tant c’est propre et rangé, il n’y a que des visages agréables. Même la petite malade est souriante, afin de ne pas tourmenter ses bons parents, et Mme Ménart l’entend dire :

— Petite mère, j’ai bien chaud, mais je ne me découvre


pas, puisque le médecin l’a défendu. Tu sais, la rougeole, ce n’est pas grave quand on ne prend pas froid. Sois tranquille.

Un coup léger à la porte. C’est le grand frère qui revient de son travail. Il salue l’étrangère en passant, se découvre pour embrasser sa mère, serre affectueusement la main de son père, et dit un mot aimable à chacun des petits qui sont bien sages dans un coin afin de ne pas fatiguer leur sœur. Il est radieux, ce grand garçon.

— Qu’y a-t-il ? demande le père avec un geste amical.

— Ah ! je suis bien heureux…

— Vrai ! de quoi donc ?

— Le patron m’augmente de 15 francs par mois.