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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/29

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EN CLASSE.

— Et les petites compagnes ?

— Hum ! pas trop.

— Quoi donc ? Elles t’ont regardéo beaucoup sans doute.

— Oui, cela me gênait, et puis, elles chuchotaient entre elles et riaient.

— C’est parce que tu es nouvelle. Demain, on ne te regardera pas plus que les autres.

À propos des camarades, si tu ne veux pas avoir d’ennuis, tu choisiras tes amies parmi les meilleures élèves, celles qui ne se font pas punir et qui donnent le bon exemple. Il faudra faire aussi ce que Madame nous répète souvent : éviter entre nous les taquineries et les disputes, être polies et obligeantes les unes envers les autres, s’entre-rendre de petits services, ne pas rapporter, n’avoir ni jalousie, ni caprices, ni mauvaise humeur et alors on est heureuse. L’école est une grande famille où il faut, autant qu’on peut, se rendre agréable à chacun.

J’ai suivi ces conseils, je les suis encore et je m’en trouve bien.

— Je le crois. J’ai vu au 14 juillet ton prix que ta mère montrait à maman, et je sais que ce prix est donné à l’élève choisie par ses compagnes comme la plus aimable de la classe.

Claire rougit de plaisir à ce souvenir.

— Tiens, dit-elle, nous sommes déjà à la maison. Bon appétit, Paillette, je t’attendrai pour repartir.

____

Il faut croire que Pauline avait bien des choses à raconter à sa maman, car le temps du déjeuner s’écoula si vite, si vite, qu’elle entendit l’horloge sonner une heure.

— Ah ! mon Dieu, fit-elle, Claire m’attend au coin de la rue. Je me sauve.

— Mais arrive donc ! disait Claire en faisant un geste d’impatience ; et quand Pauline fut près d’elle, Claire ajouta : La cloche est sonnée, nous sommes en retard.