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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/30

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LA CIVILITÉ DES PETITES FILLES.

— Oh ! d’une minute, fit Paule.

— Une minute de trop. Une élève ne doit jamais faire attendre sa maîtresse, c’est une impolitesse. Elle doit être aussi régulière dans son arrivée que dans son travail ; c’est une bonne habitude à prendre au commencement.

Paule était essoufflée d’avoir couru.

— Là, fit Claire, calme-toi. De quoi avons-nous l’air ? de petites folles. Il faut marcher posément dans la rue et ne pas imiter ce vilain garçon qui court là-bas, bouscule les gens ou agace les chiens.

On arrivait.

La maîtresse jette les yeux sur la pendule, puis regarde sévèrement les retardataires. Pour cette fois, elle ne punit pas. Les enfants avaient eu bien peur.

« Je serai exacte à l’avenir », se dit tout bas Pauline.

Le tantôt s’écoula sans incident. Paule avait apporté vide un petit carton. Elle le remporta avec un porte-plume, un cahier, un livre que la maîtresse lui avait confiés.

— Le livre, il faudra le couvrir, dit Claire à la sortie ; le cahier, il n’y faudra pas faire de pâtés ni de taches ; le porte-plume, il ne faudra pas le perdre. Une bonne élève a le plus grand soin de ses fournitures et les range avec ordre.

— J’ai un devoir à faire, interrompit Pauline.

— Oui, j’ai vu Madame te le donner.

— J’ai une leçon à apprendre.

— J’ai entendu Madame l’expliquer à ta division.

— Je ne sais pas comment…

— Si… si… Madame a bien montré au tableau et tu écoulais avec attention. Va goûter. Aussitôt après, tu te mettras au travail, tu réfléchiras, tu te rappelleras. Il faut s’appliquer à faire ses devoirs et à apprendre ses leçons à la maison aussi bien qu’à la classe.

— Toute seule !

— Bien sûr, puisque c’est expliqué d’avance. Tu as compris, cela suffit pour savoir. On ne peut pas avoir tou-