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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/34

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LA CIVILITÉ DES PETITES FILLES.


parents ne soient eux-mêmes assis. Alors il se met à sa place ordinaire. S’il est chez des étrangers, il attend qu’on lui désigne la place qu’il doit occuper, il ne peut la choisir lui-même. Que l’on soit chez soi ou chez les autres, il ne faut jamais se faire attendre, ne serait-ce qu’une minute.

L’exactitude n’est pas seulement la politesse des rois, c’est aussi celle des
convives.

Le roi Louis XVIII était très rigoureux à ce sujet. À l’heure dite, il se mettait à table, sans pitié pour les retardataires.

Un jour, le capitaine des gardes de service, invité à la table du roi, arriva longtemps après que Sa Majesté y était. Il s’excusa de son mieux.

Le roi lui fit servir les meilleurs mets restants et lui demanda s’ils étaient de son goût.

Troublé, l’officier répondit :

— Je ne fais jamais attention à ce que je mange.

— Tant pis, reprit le roi, il faut, monsieur, faire attention à ce qu’on mange et à ce qu’on dit.

Tâchons de profiter de la double leçon royale.

Mes petites lectrices ont des frères et, au besoin, elles peuvent leur donner des leçons de politesse, c’est pourquoi je dirai ici que les hommes, à table, doivent toujours avoir la tête découverte. Celui qui garde son chapeau ou sa casquette passe pour un grossier personnage. Certaines personnes écartent les bras à table comme