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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/36

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LA CIVILITÉ DES PETITES FILLES.

Une maîtresse de maison sait gré à ses convives de ne pas essuyer à leur serviette, et surtout à la nappe, la lame de leur couteau remplie de sauce, ou ayant servi à couper des fruits. Dans ces cas, on se sert d’une bouchée de pain.

À moins d’être dans une auberge ou un hôtel, il n’est pas permis d’essuyer son verre, sa fourchette et sa cuillère avant de s’en servir. Cette précaution injurieuse semble dire : Je me méfie de la propreté de votre vaisselle.

Je me rappelle l’étonnement, j’allais dire l’ahurissement, d’une gracieuse maîtresse de maison lorsqu’elle vit un de ses convives frotter et refrotter avec sa serviette le verre et l’assiette qu’il avait devant lui. C’était vraiment un excès de propreté.

Le repas terminé, on plie sa serviette si l’on doit rester plusieurs jours dans la maison, ou si le soir même on doit prendre un autre repas. Dans le cas contraire, on pose la serviette contrepliée près de son assiette et non sur le dos de sa chaise.


Manière de manger. — En attendant le jour — qui ne viendra peut-être jamais — où nous serons aussi adroits d’une main que de l’autre, c’est la main droite qui est chargée du plus grand travail. C’est elle qui tient la plume quand nous écrivons, l’aiguille quand nous cousons, la cuillère, la fourchette, le couteau et le verre quand nous sommes à table.

Dans la campagne, on se sert quelquefois encore et en même temps de la cuillère et de la fourchette pour manger la soupe. La fourchette aide à mettre la soupe dans la cuillère, soin parfaitement inutile et usage qu’il ne faut pas adopter.

Si le potage est trop chaud, il faut attendre qu’il se refroidisse, il n’est pas séant de souffler dessus à moins que, pour une raison quelconque, on soit obligé de manger vite.

C’est surtout quand on prend des potages clairs, vermi-