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LA CIVILITÉ DES PETITES FILLES.


d’elle ; il était temps, le train arrivait à toute vapeur : une seconde de plus, et Pierre était broyé.

Pierre, au lieu d’attendre que le train soit complètement arrêté, veut monter sur le marche-pied d’un compartiment : il prend mal ses mesures, tombe sur l’épaule et se fait grand mal. Un des employés le relève en maugréant et le hisse dans le wagon.

Sa mère et les deux autres enfants montent à leur tour. Dans le compartiment, les quatre coins étaient occupés. Les nouveaux venus durent se placer au milieu des banquettes. Dans un des coins se trouvait une jeune femme maladive, très pâle. Sa mère, placée en face d’elle, la regardait avec inquiétude. Dans les coins opposés étaient deux hommes en blouse, des ouvriers sans doute, qui dormaient leurs casquettes baissées sur les yeux et leur cachant à moitié la figure ; ils avaient probablement passé la nuit en chemin de fer.

Pierre, aussitôt installé, veut passer pour aller à la portière et regarder à travers les vitres. Sans demander