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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/80

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LA CIVILITÉ DES PETITES FILLES.


nos amis de choses qui ne peuvent l’intéresser et que nous voulons tenir secrètes, elle a toujours l’oreille aux aguets. C’est fort gênant.

— C’est vrai. Eh bien, alors, laissons-la à la maison avec sa grand’mère, nous serons plus libres.

Et les voyageurs partent gaiement.

— Si Aline s’ennuie, c’est sa faute, ce n’est pas la nôtre, n’est-ce pas ?

Une dernière histoire. J’en ris encore quand j’y pense.

Un matin, la mère de Charlotte lui dit :

— Ma fille, va chez l’épicier, il te remettra un petit paquet que j’ai acheté hier, tu me l’apporteras.

— Oui, maman, répond Charlotte, et elle part.

Arrivée chez le marchand, celui-ci lui donne le paquet et elle le dépose dons un petit panier d’osier qu’elle avait au bras.

Chemin faisant, Charlotte veut savoir ce qu’elle emporte. Elle donne un coup de pouce au papier, crac ! regarde, et, sa curiosité satisfaite, elle pose le paquet à sa place et continue son chemin.

En arrivant près de sa mère elle lui remet le panier. La mère, fort étonnée, ne trouve dedans qu’un sac en papier bleu, absolument vide, sans la moindre trace du tapioca qu’il devait contenir. À la fin, tout s’explique : Charlotte avait désiré savoir ce qu’elle emportait, et n’ayant sans