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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/79

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AVENTURES AMUSANTES.


vent, et j’ai pu me convaincre qu’elle était paresseuse et menteuse. De plus, elle est impolie, sale et sans ordre. Son caractère laisse aussi beaucoup à désirer.

« Elle a surtout une curiosité qui la rend insupportable à tout le monde. Plaignez-moi, madame, d’avoir une semblable nièce ; je la recommande à toute votre vigilance ; punissez-la sévèrement, ne lui passez rien, il est grand temps de la corriger.

« Veuillez agréer, madame… »

Arrivée à la dernière ligne, Rosalie, rouge comme une cerise, aurait voulu être à cent pieds sous terre. Il lui vint même à la pensée de déchirer la lettre en mille morceaux. Oui, mais la tante le saurait. Plus morte que vive elle alla donc s’acquitter de sa commission. Nous pouvons nous douter des compliments qu’elle reçut de sa maîtresse. En tout cas, c’est une consolation pour elle de savoir qu’elle est… une enfant détestable !

Vous le voyez, mes amies, la curiosité nous nuit toujours et ne nous procure que des ennuis, des mortifications et des désagréments. En voici encore plusieurs exemples.

≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈

Le mari et la femme causent ensemble :

— Emmènerons-nous Aline avec nous ? (Aline est leur fille.)

— Mais oui, pourquoi pas ?

— C’est que, quand nous causons avec nos parents et