Page:Kaempfen - George Sand, paru dans L’Univers illustré, 17 juin 1876.djvu/4

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À Nohant, la jeune femme avait écrit seule, le nez dans la petite armoire qui lui servait de bureau, comme elle le dit, un livre qui allait être un événement. Elle voulait garder pour ce livre le pseudonyme de Jules Sand ; par délicatesse, M. Sandeau ne le voulut pas, et ce fut avec le nom de George Sand que parut Indiana.

Henri Delatouche, arrivant dans le petit appartement de l’écrivain au moment où l’éditeur venait d’envoyer le premier exemplaire, avait pris le roman et le parcourant s’en était fort moqué. « Allons ! s’était-il écrié, c’est un pastiche, école de Balzac ! Pastiche, que me veux-tu ? Balzac, que me veux-tu ? » Le lendemain, à son réveil, il écrivait à George Sand : « George, je viens faire amende honorable ; je suis à vos genoux. Oubliez mes duretés d’hier au soir, oubliez toutes les duretés que je vous ai dites depuis six mois. J’ai passé la nuit à vous lire. Ô, mon enfant, que je suis content de vous ! »

Quelques jours s’étaient à peine écoulés que le nom de George Sand était célèbre.