Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/72

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rien sur la berge, la vie est morte ; à peine des clartés émanent de la brume, réverbères peu fréquents, réduits en nombre, pour conserver au site un caractère romantique. Seulement, au loin, quelques lumières signalent un faubourg militaire, couché au pied d’une monstrueuse forteresse. Y aller ! pourquoi faire ; il n’y aura ni bruit ni lumière ; ce n’est qu’une illusion de la distance. Que Lachenfels est assommant ; on entendrait bruire de l’âme. Des couples en ombres chinoises subites et d’autres silents qui s’éloignent ; des voix de mystère, pas de rire ; l’amour est pâle et blanc le long de la promenade du fleuve, et ce fleuve sans couleur qui n’est qu’un poids dans la vie, allant si lentement sous ce ciel sombre, par la nuit commencée en manteau de légende, opacité sans constellations, lourdeur pesante sur cette ville veuve de feux, écrase ce bon Sparkling, papillon de cour brimborionnant une fois