Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/90

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paysans endormis, c’était l’Allemagne ; le Tyrol était un homme chanteur et vêtu de vert, près d’une dame cantatrice vêtue de rose.

Mais la Suisse était une montagne lunaire et bleue avec un hôtel à sa cime ; pour l’Angleterre, l’artiste avait figuré des gens en complets à carreaux, quittant allègrement un quai, pour grimper sur un paquebot tout neuf. D’où procédait leur joie ; quittaient-ils l’Angleterre, ou se nolisaient-ils pour enfin la retrouver ? ce n’était pas très explicite ; le peintre avait sans doute pensé qu’il lie fallait pas froisser nettement la susceptible et ombrageuse Albion. Pour effigier les bonheurs de la France, un monsieur, vêtu d’un frac, tendait un bras, du haut d’un tréteau, vers une foule non intentionnellement caricaturale ; était-ce par une délicate attention, l’apothéose de notre système représentatif, ou la reproduction liturgique d’un de ces