Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/91

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moments d’intense fièvre patriotique que soulèvent, dans nos cafés-concerts, des hymnes inspirés ? Le doute pouvait régner à cet égard ; il valait mieux reposer ses yeux vers des tatouages blafards et discordants qui pouvaient à volonté symboliser l’Italie ou le Japon. Et le Hummertanz n’était-il pas à ce café des Nations. Mais si ! il étincelait au plafond. Une forte déesse, Junon foraine, une main appuyée sur un paon dont les oscellures caudales feignaient de larges monnaies, baissait l’autre au souverain roide et étriqué dans un habit noir de gala. Une hydre à face humaine tordait sous ses pieds une rage impuissante ; la face était verdie et la langue pendait à gauche de la bouche, des griffes désespérées se ridaient vainement pour agripper des cassettes et des flots de paperasse, soit une charte, soit du papier monnaie. Des travailleurs enthousiasmés au coin de la toile, soulevaient d’un inlassable bras leurs