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Être.
M. Paul Adam

M. Paul Adam évoque dans son livre, parmi les détails de civilisation, d’armures, de guerre et d’apparat du XVe siècle, une âme féminine, anxieuse de l’autonomie de sa conscience, désireuse de la puissance et de la force, et luttant perpétuellement entre ces deux recherches, que leur coexistence en son cerveau rend toutes deux vaines, la recherche de la science et la recherche de l’amour. La recherche de la science aboutit à l’acquisition de l’influence ; la recherche de l’amour aboutit au détraquement des sens, et tant, que lorsqu’accusée de magie, la comtesse Mahaud apparaît devant le tribunal ecclésiastique, la honte de ses sens lui interdit l’affirmation de sa pureté, la puissance de son cerveau lui fait rejeter les décisions canoniques et exalter sa foi ; puis un immense repentir la saisit et la livre sans force aux bourreaux et au bûcher.

La science acquise meurt en elle, l’influence déployée pousse ceux qui vécurent près d’elle à partir par routes opposées à la poursuite de quelque inconnaissable qu’ils contiennent et qui les fuit ; les moines s’absorbent en l’extase, les soldats s’abîment dans les guerres et le