Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/107

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UNE CAMPAGNE DU SYMBOLISME lOI

femme, malgré toute science, est retombée à sa misère initiale, au geste de petite fille qui ne sait ; l’effort est rompu et perdu en elle. Les moines qui la condamnèrent vont chercher le pardon en Palestine, et les soldats vont par bandes guerroyer et s’anéantir. L’écriture de M. Paul Adam, dans un sujet où perpétuellement il faut montrer tangible un phénomène psychique et concréter cette réaction de l’être de façon à ce qu’il semble une action de lui, malgré de nombreuses pages accomplies, échoue parfois. Dans la partie décorative, tout émaillée de tournures de phrases et de termes Moyen Age, elle rappelle parfois de trop près la phrase trop nette de Flaubert. A part les quelques points du lire où ces défauts se manifestent, les quelques trous qui gîtent en cette trame complexe de décor et d’idéalité, c’est une sobre et nette et belle forme.

Les anciens livres de M. Paul Adam étaient des livres de notations intéressantes ; mais Soi était trop long, et la Glèbe était trop brève et cursive. Etre nous montre l’arrivée de l’écrivain à la conscience exacte d’une littérature soucieuse avant tout du phénomène passionnel ambiant étudié à la clarté d’une conscience, d’un écrivain aussi suffisamment muni pour suîVre les oscillations du phénomène et les résumer en de nobles lignes.

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