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À propos de Baudelaire.

M. de Bonnières collectionne de rapides visions sur ses contemporains, mais non pas en la formule libre et dégagée de M. de Goncourt. Ce sont de petits articles qui se suivent sans autre lien que la série de préoccupations qu’ils rappellent. Leur intérêt le plus varié serait de n’être point uniquement consacré à la littérature et aux littérateurs ; on y rencontre M. de Saint-Vallier, M. Tissot, M. de Courcel, un Edmond About politique, un abbé Loyson, un Darwin, épisodique, et un Jules Ferry savamment étudié, présenté comme un phénomène de vulgarité et de force, une terrible Mme Greville, etc… Comme lettrés, on perçoit Musset dans un rapport avec M. Jules Grévy, un M. Jules Grévy inconnu, farci de latin et ami de poètes. Il s’y trouve une courte étude sur Charles Baudelaire, et curieuse comme impression produite par le grand poète sur un des cerveaux les plus cultivés de la génération qui nous précéda. C’est d’abord Baudelaire entrevu dans le détail de la tenue, mystificateur et doux ; le Baudelaire conventionnel nous importe peu ; le vrai est dans Mon cœur mis à nu, en telles mémorables phrases… l’horreur du domicile… j’ai