Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/113

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des Siècles, des cheiks qui ont voisiné avec les Orientales, des Suzon émigrées de la Chanson des rues et des bois


Ah ! prenez garde à ceux que vous jetez au bagne.
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Un jour, terrifiant le pâtre et la vachère,
Un de ces bonzes là pérorait dans sa chaire.
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La vie et la mort, qu’est-ce ? abîme
Où va l’homme pâle et troublé.
Est-il l’autel ou la victime,
Est-il le soc, est-il le blé ?…

Pour bien comprendre Victor Hugo et l’enthousiasme qu’il excita, qu’il excite encore chez certains écrivains, et comprendre aussi le refus d’obéissance et d’inclinaison absolue devant cette gloire dont on voulut faire une religion, d*écrivains plus récents (encore que Beyle déjà parmi les contemporains lui fût carrément hostile), il faut se figurer la double et divergente direction des cerveaux capables de littérature, et de progrès, l’évolution si l’on préfère, la décadence si l’on veut, — ces trois mots ne sont que des opinions contraires, désignant un phénomène inéluctable, qui serait la course à la vie de la littérature, sa course vers une intellectualité plus entière ; il faut aussi se demander quelles furent pour Hugo jeune, entrant dans la littérature avec le sentiment de sa force, les besoins de rénovation les plus urgents, le rôle que lui créait son ambition d’être le réformateur et le régénérateur de la poésie française. Or, on sait : plus de théâtre, plus de poèmes, uniquement des carrés d’alexandrins didacti-