Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/122

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suspens d’oiseaux-mouches, à quelque branche d’arbre de crépon japonais.

Parmi les Parnassiens — sans compter ceux qui, rapides, s’affranchirent de toutes tutelles, pour la création d’un art indépendant, MM. Stéphane Mallarmé et Paul Verlaine — très peu gardèrent en eux l’influence de Victor Hugo ; la dilection de ceux qui restaient des disciples se portait plus généralement sur Baudelaire ou M. de Banville ; des vénérations saluaient M. Leconte de Lisle. Victor Hugo était l’ancêtre respecté et moins relu ; la facture de M. de Heredia se rapproche plus des souvenirs de Gautier ; aussi M. Renaud ; M. Coppée rappelle la Légende des Siècles en quelques-unes de ses poésies inférieures et dans son théâtre ; la facture grise de M. Sully-Prudhomme se rapproche seulement de l’Hugo didactique ; presque seul, M. Dierx, dans quelques pièces philosophiques, semble se souvenir des Contemplations ; encore les beaux poèmes de M. Dierx sont-ils des sensations de nature rendues en des rythmes à lui spéciaux. M. Jean Lahor, si chez lui la technique oscille et parfois évoque l’idée d’Hugo, comme aussi celle de Heine, est d’un esprit et d’un ordre de recherches différent. Techniquement même, ses pièces orientales ont, dans la monotonie de l’ancienne strophe, de personnelles variations de forme, M. Jean Lahor est imbu des Hindous, imbu aussi des philosophes allemands, des poètes anglais ; il apporte en des pièces brèves (les longues sont souvent des déclamations en vers isolés de sens et s’agrafant mal en la strophe) des notations curieuses. En outre, sur les littérateurs plus jeunes, il faut reconnaître que M. Jean