Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/123

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Lahor ne fut pas absolument sans influence, et que beaucoup lurent plus souvent et avec plus d’intérêt que telles autres œuvres plus bruyantes, l'Illusion et le Livre du Néant. Mais M. Jean Lahor, esprit distingué et cultivé, curieux, comme le prouve son Histoire de la littérature hindoue, n’a pas le sens absolu de l’écriture, soit en prose, soit en vers.

M. Catulle Mendès, qui fut un poète abondant, reflet très intéressant tantôt de l’influence de Victor Hugo, tantôt de celle de Leconte de Lisle, de Gautier, etc., paraît s’être dévoué à la prose. Outre des recueils de poèmes en prose (pour se servir du terme le plus large) ou plutôt de courtes fantaisies en prose, il apporte annuellement son contingent de romans. M. Mendès paraît professer le roman romanesque. Sur une intrigue d’une tessiture immobile — des natures vicieuses que l’accélération de leurs vices pousse aux crimes — il mène des variations, et parsème ses livres de strophes amoureuses. Parfois quelques phrases écrites rompent la monotonie de la diction grisâtre du livre. La plupart de ces tomes doucement exaspérés sont des succès de librairie. Grande Maguet, son dernier roman, est un succès de librairie. Un être fantomatique et irresponsable accomplit une vengeance d’artiste sur une jeune femme passablement innocente mais qui appartient à un mari criminel et peut-être excusable parce que passionnel. Pas plus que les précédents, ce roman n’est dépourvu de qualités d’art ; pas plus que les précédents, il n’est une grande œuvre d’art.

Si le hasard des publications du mois a groupé dans le début de cette chronique un certain nombre des