Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
215
portraits

interrompre le défile des œuvres ; ces tables de promesse en tête des livres, et des phrases éparses dans les textes démontrent clairement qu’Axel n’était pas l’expression de sa pensée définitive. Au moment du duel, Axel dit au commandeur : « Vous avez, j’imagine, entendu parler d’un jeune homme des jours de jadis qui, du fond de son château d’Alamont, bâti sur ce plateau syrien surnommé le Toit du monde, contraignait les rois lointains à lui payer tribut. On l’appelait, je crois, le vieux de la Montagne, eh bien… je suis, moi, le vieux de la Forêt. »

Nul doute que ce vieux de la Montagne indiqué comme en préparation, à tel début du livre, n’eût apporté, parallèlement à Axel, une autre note, et nous eût démontré dans l’âme de Villiers de l’Isle-Adam plus encore de complexité.

Sa métaphysique dont nous ne connaissons que les résultantes par ces quelques phrases qu’échangent Hadaly et lord Ewald, Maître Janus et Axel, phrases poussées nécessairement à la pompe du drame, et quoique explicites non très développées, nous en eussions eu le commentaire dans ces trois tomes : De l’Illusionnisme, De la Connaissance de l’Utile, L’Exégèse divine. Évidemment, d’avoir lu, on peut s’imaginer quelles idées se seraient, sous ces trois titres, construites et expliquées, mais la certitude ne se pourrait établir que si des notes ou des fragments de ces livres sont un jour décelés à la curiosité.