Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/45

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ses affinités avec le Parnassiculet, et la peinture de mœurs littéraires trop exactement transposées de la Gueuse Parfumée, une œuvre de Paul Arène d’ailleurs fort joliette. Cette pochade dut être faite dans des conditions extraordinaires de rapidité ; l’ironie des auteurs s’attaquait à quelques manières très extérieures de Verlaine, de Mallarmé, de Tailhade, de Laforgue ; je noterai, ce qui est important, qu’aucune espèce d’allusion n’y est faite au vers libre alors non divulgué ; je confesse sans la moindre honte que je n’y suis pas visé, d’autres non plus n’apparurent pas devant la rétine de Vicaire et de Bauclair qui, en somme, dans leurs jeux d’esprit, n’usèrent guère d’autre document que Lutèce, petit journal d’art très amusant que rédigeaient, en donnant surtout des vers de Verlaine, de Moréas, et de Morice, Léo Trèzenick, l’ancien hydropathe Pierre Infernal, dessinateur au chapeau breton, devenu imprimeur et directeur de journal, au Quartier Latin, simultanément comme en province. Il y avait un dîner intitulé les Têtes de pipes, où allaient certains poètes, qui donna à Vicaire et Bauclair des sources vagues. Willy y débutait alors dans un nuage de calembours et de mélancolie, avec un bruit de sonnette folle, et ojait la moitié de la direction. Vielé-Griffîn y donnait des vers signé Alric Thom. On n’y trouverait point de vers libres, mais beaucoup de bonnes choses, connues depuis par l’impression en volume, pas mal de gaieté et de sarcasme. Tout cela un peu bousingot, mais ce n’est la faute de personne, si les idées nouvelles germent dans les cerveaux jeunes, et que la jeunesse est un peu rive gauche. Lutèce et les Déliquescences sont très rive