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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/290

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de la part de celles qui appartiennent à l’armée d’Okou.

Le conseil de l’officier nous paraît bon et, une demi-heure plus tard, après avoir été désagréablement douchés par une salve de shrapnells destinée à une batterie de campagne établie à cinquante mètres de la route, nous contournons la colline R, longeant G et F, et arrivons enfin aux tranchées russes conquises le matin même.

À hauteur de F, se tient en réserve, derrière la position de première ligne, un bataillon japonais. Insouciants des balles qui leur passent par-dessus la tête, les ingénieux fantassins ne pensent qu’à se protéger du soleil avec des toiles de tente, dressées sur des piquets ou même sur les quittons des fusils.

Nous nous hâtons de notre mieux vers le pic abrupt et boisé G, dernier point occupé par les Japonais du côté de l’ennemi. Un furieux combat s’y est livré quelques heures auparavant. Le sommet a été pris et repris trois fois pendant la nuit ; deux compagnies du 41e ont été détruites dans cette sanglante mêlée. Laissant nos chevaux au pied de la hauteur, à la porte d’un temple déjà rempli de blessés, nous grimpons péniblement la pente en enjambant les cadavres. Les derniers survivants du premier bataillon du 41e régiment se cramponnent à la position sous un feu très vif.