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Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/125

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DEUXIÈME SECTION


gnitê* chez la personne qui accomplit tous ses devoirs. En effet elle est sublime, non pas en tant qu’elle est soumise à la loi morale, mais en tant qu’elle se donne celle loi par une législation propre et lui obéit seulement pour celle raison. Nous avons aussi montré plus haut comment ce n’est ni lacrainte ni l’inclination, mais seulement le respect delà loi qui constitue le seul mobile capable de donner à l’action une valeur morale. Notre propre volonté, supposé qu’elle n’agisse que sous la condition d’obéir à une législation universelle rendue possible par ses maximes, celte volonté idéalement possible est l’objet propre du respect et la dignité de l’humanité consiste justement dans cette aptitude à fonder des lois universelles, — mais à la condition de se soumettre en même temps à cette législation.


L’AUTONOMIE DE LA VOLONTÉ
comme principe suprême de la moralité.


L’autonomie de la volonté est cette propriété qui lui apparlicnl d’être à elle-même sa loi (abstraction faite de la nature des objets du vouloir). Le principe de l’autonomie est donc : do choisir toujours de telle manière que les maximes de notre choix constituent, dans noire vouloir même, des lois universelles. Pour démontrer que cette règle pratique esl un impératif, c’est-à-dire que la volonté de toul être raisonnable est liée nécessairement à une telle condition, il ne peut pas suffire

i. Le sublime est pour Kant ce qui est absolument grand. Or, le véritable sublime ne sa trouve pas dans la nature extérieure, niais in nous-mêmes. La nature n’esl.sublime que pour notre imagination. Ce qui est vraiment sublime pour la raison, c’est ce qui dépasse infiniment

infiniment nature sensible, c’est noire raison elle-même, et dans notre raison, l’idée du devoir el la volonté de l’accomplir malgré toutes les tentations ou les résistances de la nature. (Voir à ce sujet la Critique du Jugement, analytique du sublime, llarni, I. I, p. 71.)