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Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/126

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FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS.


de décomposer celte volonté en se3 éléments parce qu’il s’agit d’une proposition synthétique’;, il faudrait dépasser la connaissance des objets et entrer dans une critique du sujet, c’est-à-dire faire une critique de la raison pure pratique ; car ce principe synthétique qui ordonne d’une manière apodicliqtie doit pouvoir être reconnu a priori ; mais ce travail n’appartient pas à la présente section. En revanche on peut fort bien établir par une simple analyse des concepts de la moralité que le principe susmentionné de l’autonomie est le seul véritable principe do la morale. Car on découvre par celte méthode que ce dernier principe doit être un impératif catégorique et que cet impératif no commando ni plus ni moins que celte autonomie même.


L’HÉTÉROXOMlË DE LA VOLONTÉ
comme source de tous les faux principes de la moralité.


Quand la volonté cherche-la loi qui doit la déterm’mcr ailleurs que dans l’aptitude de ses maximes à la rendre elle-même législatrice universelle, quand, sortant d’elle-même, elle cherche cette loi dans la nature de l’un quelconque de ses objets, il so produit une hêtéronomie. Alors la volonté ne se donne plus à ellemême sa loi, c’est l’objet qui la lui donne, en vertu du rapport qu’il a avec elle. Ce rapport, qu’il repose sur l’inclination ou sur des représentations de la raison, ne peut donner lieu qu’à des impératifs hypothétiques : je

i. Cette proposition : que la volonté raisonnable obéisse à des maximes qui puissent être érigées en lois universelles.est synthétique, parce que l’idée de volonté raisonnable n’implique pas en elle-même l’idée d’obéissance à une législation

universelle. Pour démontrer celte proposition, il faut pénétrer jusqu’à l’essence intime du sujet et faire la critique de la Raison pure pratique, kant abordera tout à l’heure celle démonstration, dans la troisième section.