Aller au contenu

Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ix
VIE DE KANT


quand par hasard elles n’avaient pas lieu. Cette vie était en harmonie avec son esprit méthodique, mais on se tromperait fort si l’on concluait de ces faits que Kant eût été une sorte de maniaque et de misanthrope. Dieu au contraire il aimait la société des hommes ; son plus grand plaisir était celui de la conversation et ses amis le recherchaient pour sa bonne humeur, son esprit et même son enjouement.

Au point de vue politique ses tendances libérales, parfaitement d’accord avec sa doctrine de la valeur absolue de la personne humaine, doivent être notées. Hien qu’il n’ait jamais été mêlé à la politique active, il s’intéressa toujours vivement aux grands événements de son temps. Il admirait profondément Rousseau ; il fut avec les révolutionnaires français contre la monarchie absolue ; il avait été auparavant avec les Américains contre les Anglais dans la guerre de l’indépendance.

Nous allons faire connaître maintenant les principaux ouvrages de Kant, en nous limitant à la période dite critique. Kant, en effet, suivit d’abord la philosophie dogmatique d’inspiration Leibnitiennc queWolIT avait répandue en Allemagne. Vers 1702, sous l’influence de Hume, il inclina vers l’empirisme et c’est seulement à partir de 1770 qu’il commença à élaborer la philosophie critique qui devait être sa véritable philosophie. Ce fut, d’après son propre témoignage, Hume lui-même, qui le t réveilla du sommeil dogmatique » et qui l’amena à chercher un système qui |iernilt de concilier l’empirisme sceptique de Hume avec le rationalisme dogmatique de Leibniz et de Wolff.