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Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/21

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LA MORALE DE KANT



III


LA MORALE DE KANT


1° Les résultats de la Critique de la Raison pure. — Ne pouvant, dans celle courte introduction, exposer dans son entier la philosophie critique de Kant, nous nous bornerons à i’up|icler les résultats généraux de la Critique de la liaison pure. Kant a établi dans son ouvrage capital :

1° Que le monde que nous connaissons, c’est-à-dire le inonde extérieur ou nature et le monde intérieur de notre conscience, ne sont que des systèmes de phénomènes, c’està-dire des choses qui nous apparaissent et non \as des choses qui existent en elles-mêmes (choses en soi).

2" Que les Formes, grâce auxquelles ces phénomènes deviennent représentâmes, c’est-à-dire l’Espace et le Temps, ont leur origine en nous-mêmes et que c’est J’esprit qui les im|>pse à la matière fournie |mr les sens.

33 Que les lois (Catégories), grâce auxquelles ces phénomènes, après avoir été rendus représentables, deviennent inusables, la loi de causalité par exemple, ont également leur origine « i priori dans notre esprit. C’est notre entendement [Verstand) qui contraint les phénomènes, qui se succèdent dans le temps, à se plier à l’ordre régulier de la causalité. C’est grâce a ces lois qu’il est possible d’exprimer les relations des phénomènes dans îles vérités universelles et nécessaires.

4° Enfin, après avoir établi de celle manière la possibilité d’une science des phénomènes, Kant démontre dans la partie la plus importante de la Critique, la Dialectique transcendantale, l’impossibilité d’une connaissance dogmatique de ce qui n’est pas phénomène. La raison (Vernunft), afin de pousser jusqu’au bout l’explication du monde des phénomènes, se forme des idées dans lesquelles elle croit exprimer des réalités transcendantes auxquelles les phénomènes seraient pour