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Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/47

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PRÉFACE


tions qui conviennent à celle faculté conçue sous cet aspect général, et, par là, l’ouvrage de Wolff se distingue de la Métaphysique des mœurs à peu près comme la Logique générale se dislingue de la Philosophie Iranscendanlale ; la première de ces sciences exposant les opérations et les règles de la pensée en général, la seconde se borne aux opérations et règles de la pensée pure, c’est-à-dire de la pensée en tant qu’elle connaît les objets, a priori. En effet, la Métaphysique des mœurs doit étudier l’idée et les principes d’une volonté pure possible et non pas les actions et les conditions de la volonté humaine en général, lesquelles sont puisées pour la plus grande part dans la Psychologie. Le fait que, dans la Philosophie pratique générale, on parle (il est vrai sans y être autorisé) de lois et de devoirs, ne prouve rien contre ma thèse. Car les fondateurs de celle science se montrent en cela fti’èles à l’idée qu’ils s’en font ; ils ne distinguent pas les principes d’action qui nous sont présentés comme tels purement a priori par la seule raison et qui sont à proprement parler moraux, des motifs empiriques que rentendemehl transforme en concepts généraux par une simple comparaison d’expériences. Sans attacher d’importance à la différence d’origine de ces motifs, ils n’en voient que la quantité plus ou moins grande (les considérant tous comme d’égale valeur), cl c’est ainsi qu’ils forment leur concept d’obligation. Ce concept,’a'vrai dire, n’est rien moins que moral, mais c’est le seul que l’on puisse demander à une philosophie qui ne tient aucun compte de l’origine des concepts pratiques possibles et ne s’inquiète pas de savoir s’ils sont ci priori ou seulement a posteriori 1.

1. Kant reproche ici a Wolff, comme tout à l’heure à ces philosophes qu’il ne désignait pas d’une manière précise, de n’avoir point

distingué mifllsammenl te point de vue empirique et psychologique du point de vue rationnel et inélanliy. « ique. Kanl veul une morale abso-