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RECHERCHE SUR LA CLARTÉ DES PRINCIPES

métaphysique, alors le jugement qui en décide est aussi incertain que l’a été jusqu’ici la science qui prétend asseoir ainsi ses fondements, et tout est perdu. Je parlerai donc des principes certains fournis par l’expérience, et les conséquences immédiates qui en découlent formeront toute la matière de mon traité. Je ne m’abandonnerai ni aux doctrines des philosophes, dont l’incertitude est précisément l’occasion du problème à résoudre ; ni aux définitions, qui sont si souvent trompeuses. La méthode dont je me sers ici sera simple et circonspecte : s’il y a quelque chose qu’on puisse encore trouver incertain, il sera de telle nature qu’il n’aura servi qu’à l’explication, mais pas à la preuve.




PREMIÈRE MÉDITATION.


Comparaison générale de la manière d’arriver à la certitude dans les connaissances mathématiques, et de la manière d’y parvenir en philosophie.
§ I. — Le mathématicien obtient toutes ses définitions par voie de synthèse, le philosophe fait les siennes par analyse.

On peut s’élever à une notion quelconque de deux manières, ou par la liaison arbitraire des notions, ou par une séparation d’avec une connaissance qui