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a été élucidée au moyen d’une décomposition. Les mathématiques forment toujours leurs définitions de la première manière. Concevez, par exemple, quatre lignes prises à volonté, mais qui renferment une surface plane, de telle façon que les côtés opposés ne soient pas parallèles, et appelez cette figure un trapèze. La notion que je détermine ainsi n’est pas donnée avant la définition ; elle en est au contraire le produit. Un cône peut signifier tout ce qu’on voudra ; en mathématique il résulte de la représentation arbitraire d’un triangle rectiligne en révolution autour d’un côté. Ici, et dans tous les autres cas, la définition résulte évidemment de la synthèse.

Il en est tout différemment des définitions en philosophie. Il s’agit ici de la notion d’une chose déjà donnée, mais d’une manière confuse ou pas suffisamment déterminée. Il faut donc que je la décompose, que j’en compare les éléments séparés avec la notion donnée dans tous les cas possibles, et que je m’explique et me détermine cette pensée abstraite. C’est ainsi, par exemple, que chacun a la notion de temps ; mais s’il s’agit de la définir, je suis obligé de considérer cette idée dans toutes sortes de rapports, pour en découvrir, par voie de décomposition, tous les éléments ; de relier différents éléments abstraits, s’ils donnent une notion suffisante, et de les rapprocher entre eux, si l’un ne renferme pas l’antre en partie. Si