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RECHERCHE SUR LA CLARTÉ DES PRINCIPES

qu’un corps, en général, est un tout composé de substances ; que la composition est pour ces substances un état contingent, en dehors duquel elles peuvent également exister ; que par conséquent toute composition peut être supprimée par la pensée, sans cependant que les substances qui le composent cessent d’exister. Et comme ce qui reste d’un composé, après toute décomposition faite, est simple, il s’ensuit que le corps doit être formé de substances simples. Ici, ni figures ni signes sensibles ne peuvent exprimer les pensées ni leurs rapports ; il n’y a lieu à aucune substitution de signes, suivant certaines règles, à la place de considérations abstraites, de manière à remplacer, par ce procédé, la représentation des choses mêmes par la représentation plus claire et plus facile des figures ; le général doit, au contraire, être montré in abstracto.


§ III. En mathématiques il n’y a que peu de notions irrésolubles et peu de propositions indémontrables ; en philosophie le nombre des unes et des autres est infini.


Les notions de quantité en général, de l’unité, de la multiplicité, de l’étendue, etc., ne sont pas le moins du monde inexplicables en mathématique, attendu que leur décomposition et leur définition n' appartiennent pas du tout à cette science. Je sais bien que plusieurs géomètres confondent les limites des