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RECHERCHE SUR LA CLARTÉ DES PRINCIPES

possible que des connaissances générales ne se composent pas seulement d’un petit nombre de nouons fondamentales. Un grand nombre ne peuvent donc absolument pas être analysées, par exemple la notion d’une représentation, la simultanéité ou la succession ; d’autres ne peuvent être analysées qu’en partie, telles que les notions d’espace, de temps, de toute espèce de sentiment de l’âme humaine ; les sentiments du sublime, du beau, du laid, etc., sans la connaissance et l’analyse précises desquels cependant les mobiles de notre nature ne sont pas suffisamment connus, et où néanmoins un observateur attentif verra que l’analyse est loin d’être suffisante. J’avoue que les définitions du plaisir et de la peine, du désir et de l’aversion, et d’une infinité d’autre pareilles, n’ont jamais été le résultat d’analyses parfaites, et je n’en suis pas surpris. En effet, des notions d’espèces si différentes doivent avoir pour fondement des notions constitutives très-diverses. La faute commise par quelques-uns, de traiter toutes les connaissances comme si elles étaient susceptibles de se résoudre en un petit nombre de notions simples, est celle des anciens naturalistes, qui s’imaginaient que toute matière, dans le monde, se compose des quatre éléments convenus, imagination démentie par une observation plus exacte.

Nous disons de plus qu’en mathématique il n’y a