que peu de propositions fondamentales indémontrables, et que, fussent-elles d’ailleurs susceptibles d’être prouvées, elles sont cependant considérées dans cette science comme immédiatement certaines : le tout est égal à toutes les parties prises ensemble ; il n’y a qu’une ligne droite possible entre deux points, etc. ; telles sont les propositions fondamentales que les mathématiciens ont l’habitude d’admettre au début de leur science, afin de montrer qu’on ne suppose comme immédiatement vraies que des propositions d’une telle évidence, et que tout le reste doit être strictement démontré.
Si l’on se reportait maintenant à la philosophie, particulièrement à la métaphysique, il serait curieux de voir une liste des propositions indémontrables, qui servent de fondements à toutes les parties de cette science ; elle serait certainement d’une étendue incommensurable. Mais la recherche de ces vérités fondamentales indémontrables est l’affaire la plus importante delà haute philosophie, et les découvertes de cette nature ne finiront qu’avec cette espèce de connaissance. Quel que soit l’objet dont il s’agisse en effet, les notions élémentaires que l’entendement y perçoit tout d’abord et immédiatement, sont les données d’autant de propositions indémontrables, qui constituent les matériaux d’où les définitions peuvent être tirées. Avant de me disposer à dire ce que c’est que l’espace, je vois